"Se retenir aux brindilles" Sébastien Fritsch


Auteur: Sébastien Fritsch
Titre: Se retenir aux brindilles
Editions Fin mars début avril
Paru en 2012
327 pages


Synopsis...

 Inséparables, Ariane, Tristan et Matthias ont passé leur enfance à jouer avec leurs peurs. Au milieu des étangs de la Dombes ou dans les pièces vides d’un château oublié, ils cherchaient l’émotion, l’interdit, le danger.

Trente ans plus tard, les frayeurs d’Ariane n’ont plus cette saveur plaisante de l’imaginaire : c’est un homme bien réel – un homme qu’elle a aimé – qu’elle fuit maintenant.

Car si les enfants font de la peur un jeu, les adultes, eux, savent en faire une arme.

Mon avis...

C'est d'une plume très agréable et grâce à un récit bien construit, que l'auteur va, à travers l'histoire d'Ariane, opposer les peurs de l'enfance à celles de l'âge adulte. Toutes pouvant avoir de lourdes conséquences mais seulement certaines laissent ensuite place au rire. Les rires de l'innocence. Les peurs qui vous donne des frissons en même temps que du bonheur. Mais lorsqu'on devient adulte, les peurs changent et n'ont plus le même impact, au risque de se transformer en soumission par crainte aussi des conséquences. L'ensemble est ici parfaitement illustré.

On va faire la rencontre d'Ariane alors qu'elle est en fuite. Un départ précipité pour se protéger elle et ses deux enfants. Un retour aux sources, vers les souvenirs heureux de sa jeunesse pour tenter d'oublier son malheur d'aujourd'hui. Mais, après tant d'années, les choses, les lieux et les gens ont changés. On la ressent perdue et on a de la peine pour elle. Au fil de ses réflexions, de ses remises en question, de nombreuses réminiscences sur son enfance, sur ce qu'elle a vécu vont venir étayer le récit. Ariane n'a pas eu une enfance facile mais elle a connu des amis et a vécu de grandes aventures.

Une histoire où on se pose beaucoup de questions. L'auteur maintient l'attention de son lecteur en ne lui donnant les éléments de réponses qu'au compte-gouttes. Une intrigue sur ce qui à amener Ariane à fuir, sur ce qu'elle fuit. Et puis aussi, des intrigues sur son passé. On sait que certaines choses se sont produites, des évènements qui ont eu un impact sur sa vie mais on ne connait pas le pourquoi, ni le comment. On finira par le savoir mais l'auteur maintient le suspense jusqu'au bout. Beaucoup de réflexions aussi sur le "et si.." elle avait agi d'une manière différente, "et si..." elle avait pris d'autres décisions.

Alors que la plus grosse moitié du récit reste assez soft, un peu monotone même, le rythme de la dernière partie devient plus soutenu. Des révélations et des moments de frissons où on prend peur pour elle et ses amis. Aussi bien dans le passé que dans le présent, des passages qui apportent un côté palpitant. Plusieurs fois et jusqu'au final on doute de l'ultime décision d'Ariane. On a cette fois nous-même, en tant que lecteur, peur qu'elle prenne la mauvaise décision.

Certains passages du texte m'ont semblé manquer de réalisme. Ils apportent certes de la beauté et de la bonté humaine mais c'est pour moi trop beau. Je pense que dans la vie, et surtout à l'heure actuelle, les gens, surtout des inconnus, ne réagiraient jamais de la sorte. C'est malheureux à dire mais un tel altruisme n'existe pas. Etant maman, j'ai également trouvé que, par rapport à l'âge des enfants, les choses étaient trop simples. Rien que, par exemple, les envies présentes et totalement soudaines qu'un enfant peut avoir et est encore incapable de retenir trop longtemps sont ici inexistantes. Et même si ce n'est pas le plus important, c'est un détail qui m'a chiffonné car je pensais en tant que maman.

Un récit contemporain qui est une belle illustration de ce qu'est la peur et des différentes formes qu'elle peut prendre pour nous atteindre.

 

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