Auteure: Negar Haeri
Titre: La jeune fille et la mort
Editions du Seuil
192 pages
Paru le 26 septembre 2025
Présentation...
« Aucune intrigue dans ce récit. Shaïna est morte.
Elle a 13 ans quand elle est violée. 14 ans, quand elle est passée à tabac, 15 ans, quand elle est poignardée et brûlée. À deux ans d’intervalle et sans se connaître, ses petits copains ont infligé à Shaïna parmi les pires violences qu’une femme peut subir dans une vie.
Détruire Shaïna : à quoi donc tient ce projet qu’ils ont partagé et mis en œuvre ? À la mauvaise réputation que ses premiers agresseurs ont construite de toutes pièces, et dont la justice, pourtant saisie à temps par Shaïna, n’a pas su mettre un terme à la propagation. En tout cas de son vivant.
Je n’ai pas connu Shaïna. C’est en qualité d’avocate de sa famille que j’ai fait sa rencontre. À travers ses dossiers judiciaires, témoignage des dernières années de sa vie. Mais je peux vous assurer qu’elle n’était pas ce à quoi ses détracteurs ont voulu la réduire. Qu’elle était bien plus belle, plus grande, plus libre que tous ceux qui, confondant les rôles, l’ont jugée elle plutôt que ses agresseurs.
Que ce livre réhabilite sa parole. Qu’il adoucisse ses peines et lui offre un tombeau, à l’abri de la violence du monde. »
Mon avis...
On aurait préféré qu'il s'agisse d'un roman, mais non, c'est le récit d'une vie, d'un malheur, d'un drame, d'une injustice pour celle qui avait encore la vie devant elle.
Parce qu'il a été écrit par l'avocate de Shaïna, elle qui ne l'a pas connu mais qui souhaite lui offrir une reconnaissance, il a du poids.
A travers ses mots, ses phrases, Negar Haeri lui apporte une forme de réhabilitation de la parole. Shaïna, que la justice n'a pas su écouter, pas su entendre. Elle sur qui des préjugés se sont fondés. Elle qui a, même par d'autres femmes, été mal jugée sur son attitude, mise en doute sur ses paroles.
Ce récit nous raconte mais aussi, il dénonce une justice pleine d'incohérences. Elle qui a pourtant été saisie à temps, n'a pas su agir pour sauver la jeune fille.
Un texte qui fait naitre en nous colère et dégoût. Il est d'ailleurs assez difficile de décrire justement les sentiments qu'on ressent mais, une chose est sûre, ils ne sont pas bons. Elle qui a été violée, battue. Elle qui a pourtant tenté de trouver de l'aide. Elle a été trahie.
Un récit révoltant, fort et précieux. Grâce à lui on ne va pas oublier Shaïna et j'espère, de tout cœur, que la justice en général, mais aussi, les hommes et femmes, qui auraient dû agir autrement auront appris de leurs erreurs et empêcheront que d'autres victimes voient la fin de leur vie venir trop vite alors qu'ils ont osé parler et dénoncer.
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