« Le premier jour du Printemps » Nancy Tucker


Auteure: Nancy Tucker
Titre: Le premier jour du Printemps
Éditions Les Escales
Paru le 17 mars 2022
343 pages

Synopsis…

" Alors donc, j'ai pensé, y avait que ça à faire, et ça suffisait pour que j'aie l'impression d'avoir tout le pouvoir du monde. Un matin, un instant, un petit garçon aux cheveux jaunes. En fait, c'était pas grand-chose. "

Peut-on pardonner l'impardonnable ? 
Chrissie est une enfant solitaire qui grandit dans une banlieue anglaise sordide. Délaissée par un père absent et une mère démissionnaire qui fait tout pour ne plus avoir à s'occuper d'elle, son quotidien est violent et misérable. La seule chose qui donne à Chrissie l'impression d'être vivante, c'est son secret. Et rien que d'y penser, elle en a des papillons dans le ventre. 
Le premier jour du printemps, elle a tué un petit garçon. 
Quinze ans plus tard, Chrissie s'appelle Julia. Elle cache sa véritable identité et tente d'être une bonne mère pour Molly, sa fille de cinq ans, malgré ses nombreuses inquiétudes. Va-t-elle pouvoir subvenir aux besoins de sa fille ? Réussir à lui donner ce qu'elle n'a jamais reçu ? Quand, un soir, elle commence à recevoir de mystérieux appels, elle craint que son passé ne refasse surface. Et que sa plus grande peur, celle de se voir retirer Molly, ne soit sur le point de se réaliser.


Mon avis..

Un récit fort et poignant que l’on dévore en ressentant une forme de tension tant on a peur de ce qu’il adviendra. Peur de ce qu’une petite fille est capable de faire, peur qu’une mère ne parvienne pas à ouvrir les yeux sur ce qu’elle a réussi à devenir malgré son terrible passé.

Dès les premières lignes, j’ai été captivée par l’intrigue. Ce roman est très dur de par toute la misère qu’il recèle, de par le mal-être de Chrissie qui a faim de nourriture mais surtout faim d’amou. Elle a huit ans mais est encore trop petite pour bien raisonner. J’étais comme déchirée par des sentiments contraires pour cette enfant qui me faisait peur dans ses actes et certaines de ses pensées, et aussi beaucoup de peine dans le fait qu’elle soit si seule. Un destin qui aurait pu être différent si on lui avait tendu la main. Chrissie une enfant qui ne sait tout simplement pas ce qu’est le sentiment d’être aimé et aura développé une jalousie malsaine qui la rend mauvaise. Une enfant malveillante pour laquelle on ne peut s’empêcher d’éprouver une profonde tristesse. 

Dans le présent, elle est Julia et elle est maman d’une petite fille de cinq ans, Molly. Une petite femme qui a déjà bien de la répartie et une faculté de pensée plus mature. On ne peut qu’être touché par cette maman qui a toujours peur de mal faire car elle n’a jamais connu ce qu’était une bonne mère. Et on a peur pour elle, peur que sa crainte ne devienne réalité. Une réalité qui serait terriblement injuste. Et c’est cette angoisse qui va la faire renouer avec son passé et lui ouvrir les yeux. 

Un texte écrit avec justesse. Une plume qui sait se montrer dure, cruelle et en même temps pleine de rédemption et de bonté. On se met réellement à la place de Chrissie ou de Julie tant l’écriture est adaptée au personnage. Il y a ici le pardon des autres mais aussi et surtout le pardon de soi pour parvenir à se reconstruire. 

Une lecture à la limite du coup de coeur. 



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