« La menteuse et la ville » Ayelet Gundar-Goshen


Auteure: Ayelet Gundar-Goshen
Titre: La menteuse et la ville
Editions Presses de la cité
300 pages
Publié le 22 aout 2019

Synopsis...


Nymphea porte un nom de fleur mais sa vie est loin d’être rose. À dix-sept ans, elle traîne ses complexes, ses quelques kilos en trop et son acné juvénile et peine à trouver sa place dans la société. L’été où elle devient vendeuse chez un marchand de glaces, elle espère que la vie fera enfin d’elle la protagoniste d’une aventure. Mais rien ne se passe… Jusqu’au jour où Avishaï Milner, chanteur à midinettes sur le retour, franchit le seuil de l’échoppe. Pressé et méprisant, il agresse verbalement Nymphea. La jeune fille se réfugie dans l’arrière-cour, où le play-boy déchu la poursuit. L’homme la saisit par le bras, elle hurle : toute la ville est déjà là. En quelques secondes, Nymphéa a réécrit l’histoire. Et voilà qu’Avishaï se retrouve en garde à vue pour tentative de viol sur mineure. Quant à Nymphea, elle est propulsée au rang d’icône, la Cendrillon en croisade contre les violences masculines. Pendant ce temps, à l’autre bout de la grande métropole, une vieille dame se trouve, elle aussi, entraînée dans un mensonge dont elle n’a pas mesuré les retombées : Raymonde, vieille juive issue de l’immigration marocaine en Israël, prend l’identité de Rivka, sa meilleure amie, survivante des camps… Fidèle au thème qu’elle ne cesse de sonder livre après livre – le mensonge et la façon dont il referme ses griffes sur des individus dépourvus de mauvaises intentions –, Ayelet Gundar-Goshen signe ici une fable satirique, subversive et caustique. Mais c’est surtout le regard que l’auteure porte sur ses menteurs et menteuses, tendre et cruel à la fois, qui fait de ce roman urbain foisonnant de personnages, de cet infernal mais irrésistible dédale de retournements de situation, le témoignage d’une littérature israélienne vivace, libre et engagée.

Mon avis...


Un roman contemporain sur le mensonge et ses conséquences. En personnage principal, une jeune fille mal dans sa peau, renfermée sur elle-même, qui va voir son quotidien changer le jour où, suite à un quiproquo, elle va dire qu’on a abusé d’elle. Un mensonge très lourd de conséquences pour le désigné coupable, et ce, même si celui-ci méritait clairement une punition pour les mots dont il a injustement injurié Nymphea.
Le bon côté du mensonge d’abord avec la mise en avant sur les plateaux télé mais aussi sur la cour de récré. Elle deviendra une sorte de célébrité. Mais sa conscience va la rattraper. Nymphea n’est pas mauvaise et elle aura de plus en plus de mal à vivre avec les conséquences de son mensonge. Surtout que certaines personnes connaissent la vérité. Un point qui apporte une jolie touche de suspense au roman. Différentes conclusions deviennent possibles et l’auteure nous pousse à nous interroger sur ce que nous, qu’on soit le menteur ou ses proches, nous ferions dans de pareilles circonstances.
Mais l’auteure ne s’arrête pas là. Chacun des personnages de l’histoire, qu’il revêt ou non une grande importance, a quelque chose à cacher. Des mensonges parfois anodins, d’autres dans le but de ne pas blesser un être aimé, d’autres encore pour donner un peu de piment à sa vie. Les conséquences sont toujours là mais l’importance n’est pas la même.
Une écriture fluide mais aussi caustique. Je regrette néanmoins la présence de longueurs. Des moments plus intenses qui nous captivent puis d’autres passages dont on se demande un peu le pourquoi de leur utilité, si ce n’est nous présenter un autre type de mensonge.
La fin m’a laissée sur ma faim, trop expéditive et banale pour l’intrigue principale. Le dernier chapitre m’a quant à lui totalement prise au dépourvu et laissée dans l’incompréhension tant je l’ai trouvé incongru et trop rocambolesque pour le récit.


 

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